Impact de lʹanémie sur les traitements des cancers du col utérin

Résumé rs des traitements des cancers du col utérin, lʹanémie est un facteur relativement fréquent et son déterminisme est multifactoriel, associant souvent hémorragie, carence martiale, inflammation et infection. Il y a une corrélation entre le stade tumoral et la fréquence de cette anémie, définie par une concentration dʹhémoglobine inférieure à 12 g/dl. La fréquence de lʹanémie varie en effet dans les séries publiées de 25 % en cas de cancer de stade I, à 33 % en cas de cancer de stade II et jusquʹà 40 % en cas de cancer de stade III. Il y a aussi une corrélation entre lʹanémie et la survie des patientes et cʹest lʹun des facteurs pronostiques les plus importants après le stade et la taille tumorale. Lʹanémie est donc un facteur de pronostic défavorable, souvent lié au stade et à la taille tumorale, mais ce nʹest pas un facteur indépendant. Lʹanémie aggrave lʹhypoxie des tumeurs du col utérin et lʹhypoxie est un facteur pronostique indépendant pour les patientes atteintes de cancer classé N0. Par ailleurs, on sait que lʹoxygénation de ces tumeurs est directement liée à la concentration dʹhémoglobine. La compensation de lʹanémie par transfusion permet certainement de modifier le pronostic chez les patientes initialement anémiques ou celles le devenant en cours dʹirradiation. Pour les patientes fumeuses, lʹanémie est probablement plus profonde que celle appréciée par les seuls chiffres de concentration dʹhémoglobine, du fait de la présence de carboxyhémoglobine. Les chimiothérapies concomitantes à base de sels de platine, qui sont maintenant devenues un standard, majorent notoirement ce risque dʹanémie et cʹest pourquoi plus de 50 % des patientes seront concernées au cours de leurs traitements. Si sa compensation plutôt par transfusion est recommandée dans les SOR (Standards Options et Recommandations de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer) en dessous de 10 g/dl, lʹutilisation des érythropoïétines recombinantes est une option thérapeutique entre 10 et 12 g/dl. Elles sont fortement conseillées après une compensation rapide de lʹanémie initiale par la transfusion sanguine. Chez les 70 % de patientes dont lʹanémie répond aux érythropoïétines recombinantes, un meilleur contrôle de la concentration dʹhémoglobine est obtenu. Lʹimpact de cette anémie sur la qualité de vie et lʹobservance des traitements justifie lʹutilisation des érythropoïétines, surtout dans cette pathologie tumorale où les traitements sont particulièrement asthéniants et où leur tolérance est parfois un facteur limitant. the treatments of carcinomas of the cervix, anemia is relatively frequent and its origin is complex combining often hemorrhage, iron deprivation, inflammatory reactions and infection. The frequency of the primary anemia (hemoglobin level <12 g/dl) is correlated with clinical stage and varies from one publication to another, mainly from 25% for stage I, to 33% for stage II and can approach 40% for stage III. Anemia is correlated with patient survival and it appears to be one of the most powerful prognostic factor after clinical stage and tumor size. Anemia is a bad prognostic factor related to stage and tumor size but it has not been proven to be an independent factor. Anemia increases hypoxia of cervix carcinomas, which is an independent prognostic factor for patients N0. Moreover, we know that the oxygenation of these tumors is correlated with hemoglobin levels. The normalization of Hb levels by transfusion could certainly modify the prognosis of patients anemic before treatment, or of those becoming anemic during radiotherapy treatment. For smokers, anemia is certainly more important that we can appreciate from the Hb levels only, by the presence of carboxyhemoglobin. Concomitant chemotherapies with cisplatin compounds are actually standards and they can largely increase the risk of inducing anemia, therefore more than 50% of patients will experiment it during their different treatments. Transfusion is recommended by the SOR (Standards Options and Recommendations of the Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer) under 10 g/dl. The use of erythropoïetin is a therapeutic option for Hb levels between 10 and 12 g/dl and strongly recommended after a Hb normalization by blood transfusion. For 70% of patients who respond to erythropoïetin, a better control of the Hb level is obtained. The impact of this anemia on quality of life and treatments compliance justifies the use of erythropoïetin, especially in cancers for which treatments induce a deep fatigue and a very bad tolerance, which could be a limiting factor.