La beauté et la vertu chez Diderot et Mawlânâ

Denis Diderot, l un des maîtres du siècle des Lumières dont les œuvres manifestent le souci de définir la vraie nature de l homme et sa place dans le monde, propose une morale universelle fondée sur le pur sentiment, et non point sur le calcul des intérêts. Il a été, à cet égard, influencé par l anglais Hutcheson et son idée d un lien entre la vertu et la beauté que révélerait ou suggérerait immédiatement le spectacle de la nature. Chez Diderot, La beauté, sous l expression de belle peinture, de beau modèle, de beau spectacle de la nature, est aussi vaste et subtile que la vertu. Elles se ressemblent et s identifient. Djalal éd-Dîne Muhammad Balkhî, connu sous le nom de Mawlânâ, est un poète mystique persan qui a profondément influencé le soufisme. Il a été reconnu de son vivant comme un grand spirituel. Mawlânâ, par son art et sa vertu, touche notre âme, la réveille tout en la conduisant sur une beauté beaucoup plus personnelle et conforme à ce que le lecteur cherche. Nous devons à Mawlânâ l apport à la spiritualité de la notion de beauté, d art et de l amour. Nous retrouvons chez lui une attitude qui lui fait choisir la voie poétique pour aller aux sources de la beauté et de la vertu à savoir la divinité. Les deux auteurs ont ceci de commun tout en annonçant une dignité de l Esthétique que l on peut qualifier de morale. Alors ils se rejoignent dans le domaine de la morale attribuée à l art, de l esthétique comme facteur de la beauté et de la vertu et aussi de la moralité en particulier.