Abstract :
Le kurubi est un vocable complexe dont l’étymologie convoque les mots koro/kolo (amour) et –bi (déchet), termes akan, précisément anufom de Kroumania. La formation du mot s’explique selon deux facteurs sociolinguistiques. Le premier est un phénomène d’alternance vocalique où koro devient kuru. Le second, selon Diana Rey-Hulman3, est d’ordre social ; il résulte des différents contacts des Anufom avec les dioula (dozo et marabouts4), à la belle époque du prosélytisme musulman, où le kurubi intègre d’autres faits culturels et linguistiques. Ainsi, le terme korobi se confond avec le kutubi, mot dioula d’origine arabe. Dès lors, kurubi s’interprète comme la détérioration de l’amour, le dépit amoureux. Le kurubi, relevant d’un phénomène de relation interpersonnelle, est d’essence sociétale et sociale. En effet, le kurubi influence la société dans son organisation et dans son fonctionnement par les chants et danses qui célèbrent les faits socioreligieux. Le kurubi en devient un rituel de fin de Ramadan en remplacement du mingari5 chez les dozo.